Qualité de l’air intérieur : les enjeux clés pour les hôpitaux

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Les établissements de santé accueillent des personnes particulièrement vulnérables. Or la pollution de l’air, qu’elle soit d’origine organique ou chimique, représente de nombreux risques. Zoom sur la question de la qualité de l’air intérieur (QAI) dans le milieu hospitalier.

Quels sont les polluants de l’air présents dans les hôpitaux ? Quels effets peuvent-il avoir sur les patients et les soignants ? Quels sont les espaces les plus sensibles et à quels niveaux de protection doivent-ils répondre ? Panorama des enjeux de la qualité de l’air intérieur dans les hôpitaux avec l’éclairage d’Yves Hillion, responsable scientifique Ikibox et spécialiste du risque aéroporté.

Un air intérieur sain pour offrir de bonnes conditions d’accueil

Les hôpitaux sont par nature des lieux amenés à offrir l’hospitalité à de nombreuses personnes. En tant qu’établissements recevant du public, ils sont assujettis à des obligations réglementaires en matière de qualité de l’air intérieur. Celles-ci s’appliquent à tous les espaces : accueil, communs et lieux de passage, salles d’attente, chambres, lieux dédiés aux soignants ou aux visiteurs…

Les hôpitaux manquent cruellement de moyens et ne peuvent déjà pas répondre à cette obligation réglementaire de garantir un air pur”, regrette Yves Hillion. “La plupart des hôpitaux français sont anciens. Le problème de pollution à l’amiante est encore très présent, mais il est impossible de s’y attaquer sans arrêter l’activité. Et rénover coûte plus cher que de construire du neuf. D’un autre côté, les hôpitaux construits récemment ne sont pas forcément mieux du point de vue de la qualité de l’air : les bâtiments modernes sont de plus en plus étanches pour économiser l’énergie, et cela augmente la concentration de polluants et de bactéries.

Zones à atmosphère contrôlée : le défi des risques QAI

Au sein des établissements de santé, certaines salles requièrent une vigilance renforcée, notamment sur le plan de la qualité de l’air. C’est le cas des Zones à atmosphère contrôlée (ZAC) dont font partie toutes les salles blanches. En fonction de leur usage, elles doivent répondre à des normes allant d’ISO 8 à ISO 5, voire ISO 2 (en particulier dans l’industrie pharmaceutique pour les médicaments injectables).

Les risques d’une mauvaise QAI sont nombreux et démultipliés au sein de ces ZAC :

  • Un risque de contaminations aéroportées, entre patients ou entre patients et soignants ;
  • Un risque chimique très important, notamment provoqué par les médicaments et les produits de désinfection (voir encadré) ;
  • Un risque d’infection fongique, l’aspergillose, qui peut s’avérer fatale pour les patients immunodéficients ou en aplasie.

Traitement des odeurs : au-delà de la santé, redonner de la dignité humaine

La qualité de l’air intérieur dans les hôpitaux peut enfin être affectée par des odeurs. Le problème se pose ainsi pour certains traitements ou procédures, comme c’est par exemple le cas avec les produits de contraste. Mais l’enjeu dépasse parfois le simple bien-être.

Une odeur est la traduction gazeuse d’une activité, qu’elle soit chimique ou organique”, explique Yves Hillion. “Certains cancers comme ceux du pancréas, de l’intestin ou de l’estomac sont par exemple à l’origine d’odeurs insupportables. Les patients qui en souffrent peuvent voir les soignants grimacer lorsqu’ils entrent dans la chambre ou leurs proches s’équiper de masques avec des filtres au charbon actif…  C’est très dur à vivre psychologiquement. En purifiant l’air pour le débarrasser de ces odeurs, on redonne une dignité au malade qui ne peut que contribuer à sa guérison.

Pollution chimique : “Les hôpitaux sont des sites industriels de la santé

Que ce soit avec des médicaments, du formol ou des produits de désinfection, l’air intérieur des hôpitaux peut être pollué par de nombreux composés chimiques. “Le niveau d’exposition des soignants est similaire à celui qu’on peut observer dans des industries comme la chimie fine ; les hôpitaux sont des sites industriels de la santé”, assène Yves Hillion, qui pointe trois exemples particulièrement problématiques :

  • Les traitements en chimiothérapie, qui génèrent des composés gazeux extrêmement cancérigènes et pouvant affecter patients comme soignants;
  • Le formol, pour lequel aucun substitut satisfaisant n’a pu être trouvé, et qui est très présent dans les laboratoires d’anatomopathologie. Hautement cancérigène, il est utilisé en grandes quantités pour conserver des prélèvements de tissus, voire des organes entiers.
    Les professionnels sont exposés quotidiennement à ces molécules CMR (cancérogènes, mutagènes et toxiques pour la reproduction), ainsi qu’à des produits chimiques comme l’éthanol ou le benzène, présents dans les colorants utilisés pour les diagnostics.
    Afin de limiter les risques, l’air est remplacé très fréquemment, ce qui est fortement énergivore. Mais cela n’est pas suffisant : les cancers rhino-laryngologiques constituent la première maladie professionnelle des techniciens de laboratoire.
  • Les produits de désinfection, à commencer par le gel hydroalcoolique qui est devenu le principal risque chimique pour la QAI des hôpitaux car son utilisation dégage dans l’air des vapeurs d’éthanol.
  • Les produits de désinfection des surfaces sont également dangereux, en particulier des dérivés de l’ammonium quaternaire qui sont utilisés depuis 30 ans dans le secteur de la santé comme dans l’agroalimentaire. De la même manière que les antibiotiques, leur utilisation excessive a provoqué le développement de la résistance des bactéries qui s’échangent des informations pour se défendre : c’est le serpent qui se mord la queue ! Ils représentent enfin une véritable catastrophe écologique, car ces produits se retrouvent in fine dans les eaux usées et détruisent l’écosystème naturel.

Actuellement utilisés dans plusieurs hôpitaux français, les purificateurs d’air Ikibox disposent du marquage CE Médical

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